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Description
Informations
Publié par | Éditions du CRAM |
Date de parution | 21 mars 2018 |
Nombre de lectures | 2 |
EAN13 | 9782897211608 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Les Éditions du CRAM
1030, rue Cherrier, bureau 205
Montréal (Québec) H2L 1H9
Téléphone: 514 598 8547
www.editionscram.com
Conception graphique
Audrey Phillips
Édition
Marie Desjardins
Correction
Marie-Claude Hébert
Illustrations de couverture
© Shutterstock
Illustrations des chapitres
© Normand Thibeault Jr
Ce document numérique a été réalisé par
claudebergeron.com
II est illégal de reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition. La reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du droit d’auteur
Dépôt légal – 1 e trimestre 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Copyright 2018 © Les Éditions du CRAM
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Canada: Diffusion Prologue
France et Belgique: DG Diffusion
Suisse: Transat Diffusion
Versions numériques
ISBN Epub 978-2-89721-160-8
ISBN Mobi 978-2-89721-161-5
ISBN PDF interactif 978-2-89721-159-2
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Friedrich, Sandra, 1971-, auteur
La relation aux animaux: la clé d’une société heureuse / Sandra Friedrich
(Psychologie))
Comprend des références bibliographiques.
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
ISBN 978-2-89721-158-5 (couverture souple)
ISBN 978-2-89721-159-2 (PDF)
ISBN 978-2-89721-160-8 (EPUB)
ISBN 978-2-89721-161-5 (MOBI)
1. Relations homme-animal. 2. Animaux familiers - Aspect psychologique.
I. Titre. II. Collection: Collection Psychologie (Éditions du CRAM).
QL85.F74 2018 590 C2018-940223-7 C2018-940224-5
L’animal ouvre devant moi une profondeur qui m’attire et qui m’est familière. Cette profondeur, en un sens, je la connais: c’est la mienne. Elle est aussi ce qui m’est le plus lointainement dérobé, ce qui mérite ce nom de profondeur qui veut dire avec précision ce qui m’échappe. Mais c’est aussi la poésie (…). Je ne sais de quoi de doux, de secret et de douloureux prolonge dans ces ténèbres animales l’intimité de la lueur qui veille en nous.
Georges Bataille
INTRODUCTION
Je rêve d’une nouvelle façon de fabriquer la théorie, consistant à partir du concret pour élaborer les modèles d’interprétation, dans la confrontation permanente avec les faits, plutôt que par le seul jeu circulaire des références livresques.
Jean-Claude Kaufmann
Devenir présent à soi pour devenir présent à l’autre. L’autre animal. Voilà le résumé des prochaines pages.
Les animaux, à des degrés divers, raisonnent, aiment, s’amusent ou s’effraient, comme les hommes, même si l’homme maîtrise mieux – en général – les outils de la pensée et de l’intellect. Comme nous, ils souffrent, car l’être humain voit le monde avec ses idées plutôt qu’avec ses yeux, plutôt qu’avec son corps. Les relations entre soi et la nature des frontières que nous créons nous empêchent de nous ouvrir à un monde plus large. De faire la rencontre avec cet autre différent. Différent, vraiment? La plupart de nos souffrances sont basées sur des illusions et sur des représentations qui nous limitent. Nos jugements peuvent facilement appauvrir et réduire nos espaces intérieurs et les transformer en prisons inconfortables. Alors, comment se laisser toucher par la présence de l’autre? Quand le moral est envahi par des idées noires, les êtres humains sont perturbés par les émotions, ce qui voile la réalité telle qu’elle est. Le monde devient une projection de peurs, de détresses intérieures. Il devient donc difficile d’être en contact avec l’autre. Pourtant, cet autre est là, attentif à la situation, et cet autre voit l’abîme dans lequel nous sommes plongés! Vous savez, cette part de nous-mêmes que nous ne pouvons accepter et que nous voulons à tout prix cacher? Ce qui est fabuleux avec les animaux (le terme «animal» pris au sens large ne veut rien dire, mais évoquons les animaux qui sont signifiants pour nous), c’est que ceux-ci sont énervants: nous nous voyons en eux! Et ce que nous mirons nous terrifie: nos propres zones noires. Avant de représenter des catégories ou des espèces, les animaux sont des êtres subjectifs. Parce qu’ils sont des êtres porteurs de cette authentique subjectivité, nous pouvons avec eux bâtir une vraie vie sociale. Les besoins émotionnels et sociaux des animaux ont évolué au cours des millénaires. C’est un fait qui suscite l’indifférence, quand il n’est pas simplement ignoré. Il n’en reste pas moins qu’une très grande majorité d’animaux souffre de ne pouvoir exprimer leurs besoins de base. Ces besoins sont de deux ordres. D’une part, il y a les besoins objectifs pour lesquels une bonne partie des législations du monde occidental admettent leur reconnaissance dans les textes des différents codes civil et criminel; et plus difficilement se dotent des moyens de les mettre en application. D’autre part, il y a les besoins subjectifs des animaux qui sont impudemment ignorés. La plupart du temps par ignorance desdits besoins. Parfois aussi parce que ces besoins sont en conflit avec nos activités. En achetant ce chien dans cette animalerie, aurions-nous pu prévoir ce jour où il faudrait véritablement pourvoir aux besoins de cet être, cheminer aux côtés de cet animal?
Ce détour par le regard de l’animal est un chemin très intéressant, passionnant même, pour se rencontrer soi, faire ressortir certains traits de notre personnalité, mettre en lumière quelques défauts, relever des habitudes pernicieuses, et, enfin, aller au-devant de nos zones d’ombre. Prendre conscience des mécanismes qui nous régissent, c’est reconnaître que nous sommes responsables non pas de ce qui arrive mais de ce que nous en faisons. Si seulement, la vie auprès des animaux pouvait permettre de découvrir la pluralité de nos «moi». En ce sens, il y a urgence de communication et d’échange avec ces êtres pas si différents de nous. Avec la prévalence croissante des dysfonctionnements liés au mode de vie consumériste actuel et aux comportements égocentriques des humains, il est clair qu’il est vital d’accorder une priorité aux liens qui permettent de se sentir relié aux autres, aux animaux et à la nature, afin de développer des qualités de solidarité et d’humilité. Cette reconnexion avec l’animal implique un réexamen de nos vies.
Se comporter humainement envers le règne animal, c’est prendre la décision de ré-entrer dans nos vies, de ne plus fuir dans les activités, les obligations, les «je ne peux pas faire autrement». Il y a justement d’autres options, comme celles de prendre le temps d’accueillir l’émotion, d’être présent à l’instant, de débusquer comment nous nous cachons derrière nos certitudes, ou comment nous éteignons nos besoins fondamentaux sous les ruminations, comment nous casons ce qui arrive dans des boîtes toutes faites à penser sans même réfléchir à d’autres options ou comment nous refusons de laisser faire la vie. Tout ça pour être indisponible, absent, en retrait de soi, donc de l’autre. Parce qu’être là, présent dans son être, vivre en conscience, ça demande du travail, ça requiert du courage aussi. Il est inconfortable de se regarder vraiment à l’intérieur, car cela signifie éprouver l’expérience de la souffrance, et rencontrer des états d’âme pénibles. C’est un chemin constituant pour se devenir et devenir avec cet autre. C’est un devoir même! Celui de devenir conscient de son conditionnement. Celui de prendre conscience du reflet de son humanité en l’animal. Interdire de mal se comporter avec les animaux, c’est éviter, en fin de compte, un transfert de brutalité de l’être humain sur l’animal et sur les autres êtres humains. Ainsi, les animaux sont des partenaires d’évolution, et en «nous affectant, ils nous empêchent de les découvrir. L’affection que nous éprouvons pour eux (la haine aussi est un affect) et la signification que nous leur attribuons nous aveuglent comme une évidence et ne nous permettent pas de faire leur connaissance. Les animaux ont une