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Description
Il y a 60 ans, un peuple tout entier (de près d’un million de personnes) aux multiples visages et aux origines diverses, connaissait un destin aussi unique que tragique.
Ce peuple, d’une résilience exceptionnelle, porteur de multiples talents, devait quitter une terre à laquelle il avait tout donné : ses forces, ses ambitions, ses espoirs, sa loyauté et son génie. Il a fallu repartir de zéro ou presque, et patiemment, jour après jour, année après année, rebâtir une vie, réaliser un destin, au sein de la mère patrie.
C’est donc, auprès des survivants de cette époque, qui fut heureuse avant de s’assombrir, que l’auteur a voulu recueillir les souvenirs et les consigner dans ce livre, afin que jamais ne s’éteigne la flamme du peuple pied-noir.
Sujets
Informations
Publié par | Nombre7 Editions |
Date de parution | 29 novembre 2022 |
Nombre de lectures | 1 |
EAN13 | 9782383513308 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Paroles d’Oranais
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Frédéric Sarboni
Paroles d’Oranais
et autres compatriotes et amis de l’Algérie Française
Tome 2
Vous pouvez arracher l’homme du pays, vous ne pourrez pas arracher le pays du cœur de l’homme.
John Dos Passos
La fleur qui renie ses racines, meurt au crépuscule.
Proverbe chinois
Hommages
Jean-Louis Sarboni
En septembre 2021, à quelques jours de son 72e anniversaire, mon frère Jean-Louis nous quittait brutalement, lors d’un accident de baignade. Le malheur n’aura décidément pas épargné notre famille ces dernières années et au cours de 2021 en particulier. Il faisait l’unanimité dans la famille et dans son entourage, par sa discrétion, sa dévotion, sa gentillesse et sa générosité. Il laisse un grand vide parmi nous. Tu nous manqueras, grand frère. On ne t’oubliera jamais.
***
En avril 2022 c’est mon très cher cousin Antoine ( Tchoumino ) qui s’est éteint, après une longue maladie (quelques mois seulement après sa sœur Anna Paule, partie en février). Il n’a jamais oublié notre ville natale, ni surtout son quartier de La Marine, si cher à son cœur. Lors d’un voyage à Oran en 2013, il fut très attristé de constater que presque tout son ancien quartier avait disparu. Il ne restait que l’école Émerat qu’il a pu revisiter, submergé par l’émotion. Toinou a toujours été très engagé dans les actions visant à préserver la mémoire de notre peuple. Membre actif de l’ANFANOMA, il a fait preuve d’une grande générosité pour l’entretien des cimetières et a très largement contribué à la collecte et à la diffusion de souvenirs et de photos d’Oran des années 50. Toinou était un habitué, pour ne pas dire un pilier, des rassemblements de Nîmes. Connu de tous, il avait toujours une anecdote à raconter sur la vie là-bas. Durant des années, il avait également organisé, avec son épouse, des retrouvailles entre compatriotes (devant la statue de Jeanne d’Arc, rapatriée d’Oran, comme nous) dans sa bonne ville de Caen, suivies de grands et généreux barbecues. Aucun de nous ne l’oubliera.
***
Ils ne nous ont pas quittés tout à fait, ils sont toujours là. Car ni mon frère, ni mon cousin, n’étaient seulement des Pieds-Noirs de cœur, qui lui, un jour, cesse de battre. Ils étaient, aussi et surtout, des pieds-noirs dans l’âme, et elle, est éternelle .
Antoine Richard Sarboni
Antoine François Sarboni (père de Toinou)
Remerciements
Je dédie cet ouvrage à mes enfants et petits-enfants, si chers à mon cœur, et tout particulièrement à mon épouse Dominique, qui a su, jour après jour, m’apporter son indéfectible soutien et son infinie patience, durant les longs et (trop) fréquents moments où j’ai dû la délaisser pour me consacrer à la conduite des entretiens et à leur mise en forme.
Je remercie également, du fond du cœur, mes chers parents et amis, qui ont accepté de me consacrer un peu de leur temps. On retrouvera, au fil des pages qui suivent, leurs souvenirs personnels, si précieux (le plus souvent heureux) que j’ai eu tant de plaisir et d’émotion à recueillir. Sans eux cet ouvrage n’aurait évidemment pas vu le jour.
J’adresse ici une mention spéciale à Georges (Georgeo), mon frère aîné, dont la mémoire a constitué mon indispensable référence et point d’appui historique, pour tous les événements ayant concerné, de près ou de loin, notre famille et nos proches.
Toute ma gratitude va aussi, et surtout, aux lecteurs du tome 1, qui n’ont pas manqué de me faire part de leurs encouragements, observations, suggestions et critiques aussi parfois. Grâce à eux, j’ai poursuivi mon travail de collecte pour le présent volume, en m’efforçant de ne jamais m’écarter de mon objectif premier, qui était de rester totalement fidèle dans la restitution que je faisais, des précieuses séquences de vies qui m’étaient confiées. Sur leur conseil, j’ai également enrichi cet ouvrage de nombreuses photos de famille, de lieux, etc. que les uns et les autres, ont bien voulu m’adresser.
Notre compatriote et ami, Jean-Paul VICTORY, mérite une mention spéciale. Il nous gratifie, une nouvelle fois, de magnifiques textes, qu’il a eu la gentillesse de me confier et que vous trouverez en annexe. Il s’agit de quelques savoureuses scènes de jeu et diverses occupations de son enfance, qui justifient amplement, par leur haute tenue littéraire, le qualificatif que je lui attribue sans réserve, de « Pagnol » des Pieds-Noirs.
***
Voici la liste, des personnes dont j’ai pu recueillir souvenirs et mémoires, dans l’ordre où vous les retrouverez dans ce livre.
Alain HERRADA 27
Alain LABBOZ 33
Andrée ARAES 39
Annie PEBROCQ 55
Anthony OLIVER 71
Antoine BLANCH 81
Emile SALLADIN 87
Ernest TOMAS 95
Guy BERTAGNOLIO 105
Jacques CROS 131
Janine FOLLANA 195
Jeanne ESPINOSA 209
Jocelyne et Sylviane CANISARES 223
Louis et Jeanine VINOLO 233
Marc BOUKOUYA 239
Marcel FERRERES 249
Marie GIL 263
Marie-Claude TEUMA 269
Marie-Jo GARCIA 279
Michel TURCO 289
Mireille ENARD 301
Norbert GARCIA 307
Paul VICENTE 313
Pierre LAVARELO 399
René ALBARRACIN 407
Renée PAREDES 419
Robert SEGARRA 429
Roger GEA 437
Roger PELATAN 447
Rose-Marie DAVO 473
Serge ANGUILA 477
Serge SAYAGH 495
Sylviane LOPEZ 501
Trinité VIÑOLO 513
Vincent SANCHEZ 523
Je présente ici mes sincères excuses à certains de mes compatriotes, dont je n’ai pu, faute de place (ou de temps), reproduire ici les souvenirs (cet ouvrage aurait fait plus de mille pages !). Je les remercie et ne les oublierai pas.
Avant-propos
Vous avez été nombreux à me réclamer la suite des souvenirs recueillis auprès de nos compatriotes et amis. Eh bien, la voici, avec un peu de retard, compte tenu de certains événements de la vie qui peuvent parfois nous laisser quasiment sans vie, ni envie, durant des mois, voire davantage. C’est (comme certains d’entre vous le savent), ce que j’ai vécu, l’année dernière. Alors, j’avais décidé de faire une pause, et de me consacrer à d’autres activités, durant quelques mois. Cette séquence est désormais derrière moi, et je me suis replongé cet été, avec une détermination renouvelée, dans ce travail de mémoire, qui m’a conduit à une nouvelle « moisson » de souvenirs, si semblables et si divers à la fois de ceux précédemment recueillis. Et ce fut, comme je m’y attendais, un plaisir immense pour moi et un véritable bain d’émotions positives.
J’ai procédé de la même façon que pour le tome 1, c’est-à-dire que j’ai recueilli (ce fut le cas le plus fréquent), sans fil conducteur particulier, ni cadre formel préétabli, les souvenirs que l’on voulait bien me confier. Quelques compatriotes nourrissaient (parfois depuis assez longtemps déjà) un projet, plus ou moins avancé, de rédaction de « mémoires », avec l’ambition de laisser « quelque chose » à leurs enfants et petits-enfants, sur leur origine, pas si lointaine. Et ils avaient à cet effet déjà compilé quelques idées, anecdotes, souvenirs, chroniques, photos anciennes, aventures de leur jeunesse, voire entamés la rédaction d’un journal. D’autres encore étaient allés encore plus loin et disposaient d’un texte « bouclé », ficelé, prêt à être partagé, le plus souvent avec la famille. C’est donc toute cette « matière humaine » riche, dense, salée, parfumée que vous trouverez ci-après.
Introduction
Il y a 60 ans, un peuple tout entier, (de près d’un million de personnes) aux multiples visages, et aux origines diverses, connaissait un destin, aussi unique que tragique.
Ce peuple bigarré, si attachant, au tempérament affirmé et au verbe haut, se retrouvait soudain, (par les choix arbitraires et souvent incompréhensibles [vus de là-bas], opérés par certains de nos dirigeants politiques), dépouillé de ses maigres possessions, dépossédé de sa vie quotidienne, si chaleureuse et singulière, arraché à la terre qui l’avait vu naître, depuis des générations, se retrouvant dans l’incapacité de rendre hommage à ses morts, enterrés dans de lointains cimetières, désormais à l’abandon.
Ce peuple, oublié de l’histoire, négligé par une nation ingrate et à la mémoire courte (tant d’hommes de chez nous ont versé leur sang et donné leur vie pour défendre la France, en tous temps et en tous lieux), méprisé par une partie de la population (ignorance historique, désinformation à outrance), rejeté même par certaines municipalités bien connues, s’est retrouvé dispersé , dans un pays que la plupart d’entre nous n’avaient jamais eu l’occasion de visiter.
Ce peuple, d’une résilience exceptionnelle, porteur de multiples talents (Albert CAMUS, Yves SAINT-LAURENT, Marcel CERDAN, Maurice TUBIA