Étude réalisée pour : écologie sans frontière LONG spécialiste du droit de lenvironnement
SOMMAIRE
INTRODUCTION
' -I.1 Pollution de fond I.2 Situation de proximité I.3 É isodes de ollution
II - BILAN DES ÉMISSIONS page 20 II.1 Grands émetteurs industriels II.2 Trafic routier II.3 Trafic aérien
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-III.1 Évolution des normes III.2 Pollution et changement climatique
SYNTHÈSE... ..
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INTRODUCTION
La réduction de la pollution atmosphérique repose sur des réglementations qui concernent aussi bien les sources fixes, et notamment les installations industrielles, que les sources mobiles comme les transports. L'un des principaux objectifs de la réglementation est d'améliorer la qualité de l'air dans les villes, et d'éviter ainsi l'aggravation de l'effet de serre. Les mesures prises pour diminuer les émissions de polluants dans l'air ont donné des résultats. Les niveau de fonds de ollution urbaine ont effectivement diminué dans les grandes agglomérations européennes depuis les années 1970, mais seulement en ce qui concerne certains polluants «historiques», identifiés et combattus de longue date, tels le dioxyde de soufre, le plomb.... Les crises , , communauté internationale dans les années 1980 et donné lieu à des mesures très contraignantes.
OBJET DE L’ ÉTUDE
Écologie Sans Frontièrea la volonté de lancer un débat actualisé et pertinent sur dispositions et de politiques urbaines adaptées. Dans ce cadre,Écologie Sans Frontièrea commandité aubureau HORIZONSla réalisation dune étude critique et indépendante de la pollution atmosphérique de agg om ra on par s enne an u po n e vue co og que que e a pro ec on e a santé.
A lheure du bilan des législations sur la pollution atmosphérique (dix ans après la première loi sur lair), il est fréquent dentendre les pouvoirs publics expliquer que la qualité de lair saméliore régulièrement dans les grandes villes par rapport aux niveaux de pollutions de 1990. Pourtant, les connaissances progressent sur les impacts de certaines substances et leurs interactions dont la nocivité était mal connue jusque-là.
Non seulement les crises écologiques sont encore loin dêtre résorbées, mais de nouveaux risques ont été mis en évidence et se sont considérablement accentués depuis. La pollution atmosphérique est directement responsable du réchauffement , agglomérations.
Cette étude vise à apporter un regard sur les dix années écoulées, ainsi quun
majeures ayant eu des conséquences notables sur la pollution atmosphérique. Elle permet de rendre accessibles des données scientifiques récentes concernant la problématique étudiée. n n, e pr sen ocumen compare agg om ra on par s enne ses vo s nes, notamment européennes, et permet ainsi la mise en évidence de ses spécificités.
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MATERIEL DE L ÉTUDE ’
Létude de la pollution atmosphérique pose dimportantes problématiques concernant la qualité, lobjectivité et lexhaustivité de linformations. Des enquêtes dopinion montrent une défiance du public quant aux informations disponibles. La présente étude met en parallèle les bilans délivrés par les organismes institutionnels et plusieurs travaux scientifiques sur des problématiques spécifiques. Ce travail de
prospectives, est tout particulièrement justifié par laugmentation croissante des connaissances scientifiques en la matière. Celles-ci devancent très sensiblement les obligations réglementaires actuelles.
Lassociation irparif est agréée par lÉtat français pour informer le public sur la pollution de lair en Île-de-France, et fait partie de la Fédération ATMO avec lensemble des dispositifs de surveillance régionaux. Airparif fournit une information en continu et ponctuelle sur les concentrations dans lair des polluants visés par la réglementation française. Lensemble de ces données a donc été utilisé comme base du présent bilan critique de la qualité de lair pour lagglomération parisienne. De façon systématique, les niveaux de pollution seront analysés à l aune des ré lementations fran aises et euro éennes ainsi ue des recommandations de lOrganisation Mondiale de la Santé, considérées comme le consensus actuel auprès de la communauté médicale internationale. Plusieurs campagnes de mesures ponctuelles, menées depuis 2000 par Airparif et , par le réseau fixe de surveillance, notamment sur les niveaux de pollution observés dans des situations problématiques au regard de la population exposée. La plupart des agglomérations sont désormais équipées de tels réseaux de surveillance, permettant de comparer les niveaux de pollution respectifs. Cependant, les disparités observées entre les dispositifs, en terme de méthodologie, de technologie ou defficacité des mesures, ne permettent pas toujours détablir des comparatifs pertinents selon les polluants considérés.
Airparif et la Direction Régionale de lIndustrie et des Risques Environnementaux (DRIRE IDF) sont désignés par la législation pour établir linventaire des émissions de polluants atmosphériques en Île-de-France. Les informations disponibles sur les émissions se caractérisent par leur ancienneté et des incertitudes importantes. Le présent bilan des émissions polluantes de lagglomération parisienne sappuie donc sur un faisceau de travaux et détudes permettant de compléter et relativiser les
problématiques de lagglomération parisienne.
Enfin, plusieurs programmes scientifiques récents apportent de nouvelles clés de . nouvelles données sont particulièrement intéressantes pour identifier les grands enjeux de la pollution urbaine et formuler certaines hypothèses sur son évolution. - Pollution atmosphérique de l agglomération parisienne 4/46
Stations automatiques de mesure d’elapollutionatmosphériquedel agglomération : Mesures de proximité du trafic automobile : Circulation urbaine Autoroutes
’ Carte simplifiée de l agglomération parisienne u se e concep « un ur a ne » pour s gner un ensem e bâti continu pour lequel les différents bâtiments sont toujours séparés deYvelines moins de 200 mètres : il s'agit du terme statistique qui s'approche le plus de ce qu'est une agglomération. En 2002, lagglomération parisienne regroupait 9,67 millions dhabitants, pour une densité moyenne denviron 7000 hab/km2. Le cur dense de lagglomération, incluant Paris et les communes situées à moins de 5 kilomètres de Paris, com te une densité su érieure à 20 000 hab/km2. Lagglomération ne constitue aucune entité administrative propre, mais une partie de la Région Île-de-France (plus de 90% de sa population) répartie en 8 départements de population inégale et plus de 3OO . marquée par une forte disparité administrative entre la Ville de Paris et lensemble de la banlieue parisienne. Le réseau de surveillance Airparif compte actuellement 46 stations de surve ance en con nu e a qua e a r. acune e es mesure un ensemble particulier de polluants atmosphériques. Dans le cadre de la présente étude, le réseau de surveillance a été utilisé à lexclusion des stations régionales extérieures à lagglomération.
’ Val d Oise
de Seine
Paris
Seine-Saint Denis
Val de Marne
Marne
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I - BILAN DE LA QUALITÉ DE L'AIR
méthode dévaluation des différentes émissions de polluants. Il doit permettre de rendre compte de la situation de fond globale, cest-à-dire du niveau mo en de ollution mesurable ainsi ue de la situation en tout point de lagglomération.
rtir nn f rni r l r rv ill n Air rif il a été possible détablir les niveaux de fond de la pollution pour le dioxyde dazote (NO2), lozone (O3), la matière particulaire (PM10), les Composés Organiques Volatiles (COV), certains métaux lourds et les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP).
Ces niveaux de fond sont à re arder à travers les li nes directrices édictées par lOrganisation Mondiale de la Santé (OMS) qui définissent la notion de pollution atmosphérique. A partir de cet éclairage, il convient alors de sinterroger sur la signification de ces niveaux.
Le réseau de capteurs est-il suf fisamment efficient pour que le niveau de fond tienne compte des situations locales ? -pollution trafic, par exemple des artères urbaines commerçantes du cur de lagglomération ? L m l i n ll nt « m l m ti » m ntr -t-il l comportement des autres polluants et le phénomène de cumul susceptible de décupler leurs propriétés toxiques respectives? En comparaison avec les autres a gglomérations européennes, comment se situe la qualité de lair de lagglomération parisienne ?
Il est important de signaler que les différents phénomènes de la pollution atmosphérique sont influencés par les conditions météorologiques. Celles-ci peuvent transformer une situation de pollution chronique avec des niveaux de fond moyens en épisodes de pollution caractérisés par des niveaux de pollution élevés, avec des conséquences immédiates sur la santé et sur les écosystèmes. Ces épisodes peuvent ou non faire lobjet de procédures dinformation, comme nous allons le montrer par la suite.
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I.1 Pollution de fond ’ Dioxyde d azote (NO2) Le NO est un indicateur essentiel de la ollution urbaine. Sa résence est à la fois dûe à des émissions directes (NO2primaire) et à des réactions chimiques dans latmosphère impliquant dautres polluants, principalement le monoxyde dazote (NO) et lozone. Le NO2est de fait le polluant le mieux surveillé dans lagglomération , . , NO2a décru de 34% depuis 1996.Pour autant, les niveaux enregistrés demeurent ’ stables et encore supérieures aux recommandations de l OMS (40 µg/m3) dans ’ les secteurs sous influence automobile, notamment l ensemble du cœur dense ’ de l agglomération. La concentration moyenne y atteint 41 µg/m3. Lagglomération parisienne compte parmi les agglomérations les plus exposées à la pollution au NO2.
a r et seu e recommandation OMS
« Lobjectif de la qualité de lair n est pas respecté dans Paris et une partie de la petite Couronne, où près de 3 millions de Franciliens auraient été exposés toute lannée à un air de qualité non satisfaisant en 2004. » Atmosphère Capitale,Airparif2006
mortalité et des hospitalisations our athologies respiratoires. » Programme national de surveillance des effets sur la santé de la pollution de l'air dans 9 villes françaises,INVS 2006
Données consolidées à partir de létudeAir pollution at street level in european cities,EEAmars 2006 et baseAirview. - Pollution atmosphérique de l agglomération parisienne 7/46
Ozone (O3) Lozone est un polluant secondaire formé par la réaction de plusieurs gaz sous leffet des rayonnements ultraviolets. Ses concentrations sont ainsi directement composés organiques volatils (COV). Lozone est en revanche rapidement dégradé par les fortes concentrations de NO à mesure que lon se rapproche des émissions urbaines. Ainsi les niveaux dO3les plus élevés sobservent sur le pourtour de agg om ra on, essen e emen en . Paris a enregistré une hausse de 64% des niveaux moyens d ozone depuis ’ 1996, de façon comparable à la plupart des grandes métropoles.Les pics de pollution à lozone sont récurrents et pénètrent de plus en plus le cur dense de lagglomération (cf chapitres I.3 & III.2).
Données consolidées à partir de létudeAir pollution at street level in european citiesEEAmars 2006 et baseAirview.
Air quality guidelines for Europe 2d éditionOMS 2000
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Particules fines (Particulate Matter PM) Les particules constituent lensemble des matériaux solides et/ou liquides présents dans latmosphère. Bien quune partie importante soit présente naturellement dans lair, les particules fines (PM10 : inférieures à 10 µm) sont davantage associées aux émissions anthropogéniques et concentrent en elles-mêmes de nombreux composés toxiques. Les particules ultra-fines (PM2,5 et PM1 : respectivement inférieures à 2,5 et 1 µm) sont considérées comme les plus dangereuses. Actuellement, seule la fraction PM10 est réglementée au niveau européen. Bien que lobjectif de qualité fixé à 30µg/m3semble respecté sur lagglomération, les concentrations moyennes dépassent les recommandations de lOMS.De plus,
appareillages(*) de mesure pendant les pics de pollution, ils seront réadaptés à partir de 2007.Enfin, les importantes disparités des techniques de surveillance entre les agglomérations ne permettent pas à lheure actuelle détablir un compara per nen e a po u on par cu a re au n veau europ en ou mon a .
particules dont le diamètre est inférieur à 0,1 µm, ont récemment fait lobjet dune attention scientifique et médicale considérable. » Air quality guidelines for Europe 2nd edition2000 & 2005 update OMS
Seuil de recommandation PM2,5 OMS eu e recomman a on
concen ra ons ev es, es rappor s euven a e n re , . » Communiqué du MEDD 7 décembre 2006
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Les Composés Organiques Volatils (COV) Les COV constituent une famille de plusieurs centaines de molécules, dont certaines hautement toxiques. La réglementation actuelle ne vise que lun dentre eux, le benzène, considéré comme indicateur de lensemble de la pollution au COV. Une baisse historique des concentrations de ce polluant a été enregistrée entre 1997 et 2000, suite à sa limitation dans les carburants. Les concentrations de COV sont extrêmement variables dans le temps et dans lespace. Compte tenu du comportement de ces polluants et de lefficacité de la surveillance, lappréciation des niveaux de pollution aux COV passe par des analyses localisées. De plus, sur onze stations, cinq composés organiques volatils sont actuellement surveillés dans la lomération. Le benzène seul ré lementé est présent en faible quantité comparé aux autres COV comme le montre le graphique ci-contre.
Leurs effets toxiques sont principalement dûs aux risques dingestion, mais aujourdhui une réglementation européenne alerte sur les risques encourus par inhalation dun certain nombre de ces substances.La directive n° 2004/107/CE du Parlement européen et du Conseil du 15 décembre 2004 concernant l arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les hydrocarbures ’ ’ aromatiques polycycliques dans l air ambiant qui devait entrer en vigueur avant le 15 févrie 2007 n a tou ours as été transcrite dans la lé islation ’ française.A ce jour, seuls le Grand Duché du Luxembourg et le Royaume-Uni sy sont conformés. La directive fixe des valeurs cibles à ne pas dépasser pour ces polluants. « déviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs pour la santé des personnes et lenvironnement dans son ensemble quil convient datteindre, si possible, dans un délai donné.
. Air Pollution and Health RiskEPA 2006
La station du jardin de Halles représente le niveau de fond de la ville de Paris La station « trafic » de la Place Victor Basch (Métro Alésia) est implantée sur la voirie - Pollution atmosphérique de l agglomération parisienne 10/46
’ L arsenic, le cadmium, le nickel et le mercure Les concentrations de ces composés mesurées en 2006 sur la station du Jardin des Halles sont très inférieures aux valeurs cibles fixées par la directive européenne de décembre . , mesure à proximité du trafic (place Victor Basch - Alesia) ayant été arrêtée en 2006. Il est à noter que la directive conseille un échantillonnage sur 24h pour les métaux lourds. Aucune surveillance na été effectuée à proximité des sources démissions des métaux lourds, no ammen sur es s a ons proc es es us nes nc n ra on.
’ ’ Le Nickel n est plus mesuré depuis le début de l année 2004:« Des difficultés analytiques liées à des problèmes de blancs des filtres utilisés pour le prélèvement ne permettent pas de fournir avec fiabilité des résultats sur le nickel. Une réflexion sur ce thème est en cours au niveau français. »Airparif, Février 2007.
, mercure dans l air ambiant.2000, lOMS a fixé des valeurs cibles pour laEn ’ concentration du mercure dans lair ambiant, et la directive européenne de 2004 exige quune information claire et accessible soit mise à disposition du public.
, ,
CADMIUM (Cd) o M yenne0,34 ng/m3
Valeur cible5,00 ng/m3
Station des Halles (Paris 1er) 2006 ARSENIC (As) NICKEL (Ni) 0,66 ng/m3non disponible*
6,00 ng/m320 ng/m3
MERCURE (Hg) non disponible**
aucune
* Airparif ne réalise plus de mesure du Nickel depuis 2004 ** '
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