Influence d'une implantation récente de pin sylvestre sur le comportement de la nématofaune du sol, par comparaison avec un peuplement feuillu pur et un peuplement mélangé
In: Pedobiologia, 1986, 29 (6), pp.391-404. Le but de l'étude était de comparer la nématofaune du sol dans trois peuplements forestiers âgés de 35 ans en forêt d'Orléans (Loiret, France): un haut-perchis de chêne (Quercus petraea) ayant donné naissance à un humus de type mull acide, une fûtaie résineuse à Pinus sylvestris avec un humus de type dysmoder et un peuplement mixte de ces deux espèces avec un humus de type mull-moder. L'ensemble des données recueillies de novembre 1979 à juin 1980 a été traité à l'aide d'une analyse factorielle des correspondances de Benzécri. Outre des modifications dans la distribution verticale des espèces, dans l'abondance relative des différents groupements trophiques et dans la densité de population de certaines espèces, soulignant l'hydromorphie, l'acidification du sol et la formation d'une couche H, on notera deux résultats principaux. D'une part, la séparation des stations concerne principalement les horizons inférieurs (6−10 cm); d'autre part la position intermédiaire du peuplement mixte montre qu'une litière mélangée est une solution souhaitable permettant d'éviter une modification trop drastique des caractéristiques biologiques des sols.
Différents remèdes ont été envisagés et notamment la possibilité d'un mélange de litière dite améliorante par
l'introduction de feuillus dans les plantations de résineux.
La Forêt Domaniale d'Orléans, tout spécialement le Massif d'Ingrannes, présente une double
particularité fort intéressante pour une étude approfondie de ces phénomènes: pauvreté des substrats (sables de
Sologne) et richesse en peuplements mélangés de chêne (Quercus petraea MATTUSCHKAetLIEBL.) et pin
sylvestre (Pinus sylvestrisL.) jouxtant des peuplements purs de ces espèces (MILLERET1963).
Un certain nombre de travaux sur la faune du sol ont montré qu'il existe un lien entre le type d'humus et
la composition spécifique des peuplements animaux. Même si le terme d'humus n'apparaît pas directement, la
formulation de certains critères acides, basiques, etc... permet de relier le fait à un type d'humus. C'est le cas
notamment des Lombricides (BORNEBUSCH1930, SATCHELL1955, BOUCHE1972) ou des Enchytréides (HEALY* Ce travail a été réalisé dans le cadre du Programme «PIREN CNRS»: «Conséquence des monocultures de résineux et alternatives possibles»
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1980). Dans d'autres groupes zoologiques le lien est établi de manière précise: cas des Thécamoebiens (BONNET
1961 et 1964), des Oribates (WAUTHY&LEBRUN 1980, WAUTHY 1981) et des Collemboles (PONGE 1980,