Les quatre domaines suivants ont été choisis pour illustrer et justifier cette analyse :
Le diabète de type 2 :
L’exercice physique structuré (programme d’entraînement), en particulier de type endurance
1
(au moins 30 min/jour
au moins 3 fois/sem) permet d’améliorer l’équilibre glycémique et la condition physique, cet effet étant indépendant
des modifications du poids corporel.
(Niveau A)
L’exercice de type résistance
2
supervisé peut améliorer l’équilibre glycémique et la composition corporelle (masse
grasse, masse maigre).
(Niveau B)
L’exercice physique, outre ces effets sur l’équilibre de la glycémie, améliore les facteurs de risque cardiovasculaire
et la survenue d’évènements cardiovasculaires.
(Niveau C)
Le syndrome métabolique :
Une activité physique modérée à intense, régulière (si possible quotidienne) d’au moins 150 min/semaine associée à
une alimentation équilibrée avec réduction modeste des apports énergétiques, permettant une perte de poids
modérée, prévient ou retarde l’apparition d’un diabète de type 2 chez les sujets intolérants au glucose.
(Niveau A)
Un programme d’entraînement en endurance modifie les paramètres lipidiques sanguins, en favorisant une
diminution des triglycérides (surtout chez les sujets en surpoids ou obèses) et une augmentation du cholestérol-HDL.
(Niveau B)
La pratique d’activité physique d’intensité modérée à raison de 60 à 80 min par jour prévient le gain de poids et la
reprise pondérale après amaigrissement chez le sujet en surpoids ou obèse. Chez celui-ci, il faut privilégier les
activités physiques en décharge (activités aquatiques) et des activités semi-portées (vélo).
(Niveau C)
L’hypertension artérielle :
La pratique régulière d’une activité physique d’endurance surtout d’intensité modérée abaisse les chiffres
tensionnels de manière modeste mais significative.
(Niveau A)
Les activités de résistance ont également une efficacité.
(Niveau C)
Ces effets directs sur les chiffres de pression artérielle et indirects sur les facteurs associés font de l’activité physique
un élément important de la stratégie thérapeutique.
(Niveau C)
En cas d’hypertension artérielle sévère non contrôlée, un meilleur équilibre tensionnel devra précéder la mise en
route d’une activité physique. En présence de risque cardiovasculaire élevé ou d’atteintes cardio-vasculaires un
bilan spécialisé doit précéder tout engagement dans un programme d’activité physique.
L’ostéoporose :
L’activité physique aurait un effet positif sur l’amélioration de la structure du squelette par son action sur la densité
minérale osseuse (
Niveau B
) mais toutes les études contrôlées ne le confirment pas.
En termes de bénéfice pour la santé, la relation entre la réduction du risque fracturaire et l’augmentation de la
densité minérale osseuse chez les sujets atteints d’ostéoporose n’est pas clairement démontrée.
Par contre, l’activité physique modérée a une action favorable sur le risque fracturaire par ses effets sur la
proprioception et la force musculaire permettant de réduire les chutes. (
Niveau B
)
Si les activités physiques entraînant des contraintes mécaniques telles que le support de son propre poids (activités
d’endurance) sont recommandées dans la prévention de l’ostéoporose, en cas d’ostéoporose avérée avec risque
fracturaire important, les activités de renforcement musculaire sont les plus indiquées.
Dans tous les cas une évaluation précise du risque de chute doit dicter le choix de la nature de l’activité physique
proposée.
L’activité physique ne peut être considérée comme un traitement majeur et spécifique de l’ostéoporose mais, adaptée
à chaque patient, elle doit faire partie de la stratégie thérapeutique.
1
Endurance : exercice physique de longue durée et d’intensité modérée (pouvant être maintenu de façon prolongée) mais suffisante pour augmenter la
fréquence cardiaque et la dépense énergétique, sans toutefois s’accompagner d’essoufflement (exemples : marche, course à pied, cyclotourisme,
natation, etc.)
2
Résistance : exercice physique bref et intense, unique ou répété, réalisé avec des charges additionnelles (haltères, élastiques, ressorts), ayant pour but
d’augmenter la force et/ou de développer la masse musculaire.