Quarante ans de la vie d’un paysan chinois, ayant traversé les épreuves qui ont marqué chaque habitant de l’empire du milieu : la guerre entre communistes et nationalistes, la collectivisation forcée, la grande famine de 1961 et la sinistre révolution culturelle. Quarante années de privations mais aussi de joies, vues à travers le prisme d’un "naïf", Fugui, qui ne cessera de s’adapter à toutes les vicissitudes de la vie, de rebondir face aux malheurs qui frapperont successivement toutes les personnes chères à son cœur. On pleure beaucoup à la lecture de ce récit, rapporté par un jeune étudiant parti dans la campagne chinoise à la recherche de chansons populaires, selon le procédé narratif cher à Stefan Zweig. Mais le ton est vrai et les petites joies de ces êtres si accordés l’un à l’autre rendent le récit attachant. Un véritable cri d’amour pour le peuple chinois, avant la fuite en avant de l’ère Deng Xiaoping.