Laurent Joffrin - L'énigme de la rue Saint-Nicaise
Une note de lecture par Jean-François Ponge
Un vrai polar historique, digne de la meilleure littérature populaire: de l’aĐtioŶ, de l’aŵouƌ, aveĐ uŶe bonne dose de psychologie et des messages politiques tout à fait actuels. En spécialiste reconnu de cette politique, celled’hier comme celle d’aujouƌd’hui, LauƌeŶt JoffƌiŶ ĐoŶŶaît soŶ BoŶaparte jusƋu’au ďout des oŶgles. Pouƌ assuƌeƌ soŶ pouvoiƌ ;l’aĐtioŶ se passe peŶdaŶt le CoŶsulatͿ, Đelui Ƌui Ŷ’est eŶĐoƌe Ƌuelepƌeŵieƌ ĐoŶsul a déĐidé d’œuvƌer en faveur de la concorde nationale, favorisant le retour des émigrés et le rétablissement des prêtres dans leurs prérogatives. Un attentat, raté, va être un prétexte tout trouvé pour servir ses intérêts en frappant les républicains, qu’il considère ou feint de considérer comme les instigateurs de l’attentat. Mais c’est sans compter sur la liberté d’esprit de Donatien Lachance, qui va mener une enquête scrupuleuse sur cette affaire, en utilisant les moyens, officiels et officieux, mis à sa disposition par le Ministre de la Police, Joseph Fouché. On côtoie Madame Récamier, côté salon et côté alcôve, et quelques autres célébrités de l’époque. Sur ce fond historique bien documenté, s’enfile une histoire captivante mettant en péril notre enquêteur, coincé entre son amour pour la belle et très républicaine Olympe (non, ce n’est pas Olympe de Gouges, déjà raccourcie pendant la Terreur !) et sa fidélité au futur empereur. La visite du Paris d’avant la Restauration, avec ses ruelles bruyantes et malodorantes, et ses maisons bâties de guingois, vaut également le détour. Une réussite…