La lecture à portée de main
Description
Sujets
Informations
Publié par | nachig |
Nombre de lectures | 33 |
Langue | Français |
Extrait
2011/07
Une journée d’Ivan...
l’indigné
L’épisode bruxellois :
projet ou utopie ?
Analyses &
Études
1 Siréas asbl SociétéNos analyses et études, publiées dans le cadre de l’Education permanente,
sont rédigées à partir de recherches menées par le Comité de rédaction de
SIREAS sous la direction de Mauro SBOLGI, Editeur responsable. Les
questions traitées sont choisies en fonction des thèmes qui intéressent notre
public et développées avec professionnalisme tout en ayant le souci de
rendre les textes accessibles à l’ensemble de notre public.
Cespublicationss’articulentautourdecinqthèmes
Monde et droits de l’hoMMe
NotresociétéàlachancedevivreuneépoqueoùlesprincipesdesDroitsdel’Homme
protègentoudevraientprotégerlescitoyenscontretoutabus. Dans denombreuxpaysces
principesnesontpasrespectés.
ÉconoMie
La presse autant que les publications officielles de l’Union Européenne et de certains
organismesinternationauxs’interrogentsurlamanièred’arrêterlesfluxmigratoires. Mais
ceux-cisontprovoquésprincipalementparlespolitiqueséconomiquesdespaysrichesqui
génèrentdelamisèredansunegrandepartiedumonde.
culture et cultures
LaBelgique,dont10%delapopulationestd’origineétrangère,estcaractérisée,notamment,
paruneimportantediversitéculturelle
Migrations
Laréglementationenmatièred’immigrationchangeenpermanenceetSIREASest
confrontéàunpublicdésorienté,quiestsouventvictimed’interprétationserronéesdes
loisparlesadministrationspubliques,voiredepratiquesarbitraires.
sociÉtÉ
Il n’est pas possible de vivre dans une société, de s’y intégrer, sans en comprendre ses
multiplesaspectsetsesnombreuxdéfis.
Toutes nos publications peuvent être consultées et téléchargées sur notre site
www.sireas.be, elles sont aussi disponibles en version papier sur simple demande à
educationpermanente@sireas.be
Siréas asbl Avec le soutien
de la Fédération Service International de Recherche,
Wallonie-Bruxellesd’Éducation et d’Action Sociale asbl
SecteurÉducationPermanente
RueduChampdeMars,5–1050Bruxelles
Tél.:02/2741550–Fax:02/2741558
2educationpermanente@sireas.be–www.sireas.beerercredi1 juin2011,communedeSaint-Gilles,Régionbruxelloise.
Une vingtaine de tentes improvisées. L’un ou l’autre meublesMdispersés.Plusieursdocumentsaffichés...
« En Belgique comme ailleurs, la démocratie est confisquée par des
gouvernants qui ne nous représentent pas, et nous imposent des conditions
d’existence de plus en plus précaires, lit-on par exemple. Nous sommes là
pour construire et expérimenter d’autres formes d’organisations collectives.
Nous occupons actuellement le Carré de Moscou à Saint-Gilles (Bruxelles)
de manière déterminée, dans le respect de la vie de quartier. Cette action est
1pacifique et est ouverte à toutes et à tous. »
la dÉMocratie, assis en tailleur...
Là-bas, un peu plus loin, quelques dizaines de personnes se sont regroupées.
A peu près toutes assises à même le sol.
Qui sont-elles ? Des citadins pour la plupart. De tous âges. Majoritairement
jeunes néanmoins. Et le plus souvent précarisés ou redoutant de le devenir...
« Pour moi, le précariat a une acception bien précise, nous expliquera plus
tard Damien, un Français expatrié en Angleterre puis aux Pays-Bas, qui met son
multilinguisme au service de la cause internationale du mouvement indigné.
Il évoque aujourd’hui ce que Marx, en son temps, évoquait sous le nom de
prolétariat. »
Chômeurs, diplômés sous-employés et travailleurs marginalisés semblent en
tout cas fournir le gros des troupes.
1 CommuniquéducampementduCarrédeMoscou.
32« Chacun prend la parole à tour de rôle, propose Ivan . Même les plus timides.
Tout le monde doit avoir l’occasion de s’exprimer, de rendre compte des raisons
de ses indignations, de confer le résultat de ses réfexions... »
« Pas d’accord, réplique un autre participant. On parle si on en a envie. Et je
montre l’exemple en vous livrant quelques considérations sur la démocratie... »
La timidité de la réaction vaut consentement tacite...
« Pour moi, le problème de la démocratie, c’est qu’elle nous donne l’illusion
d’être impliqués dans le politique et d’avoir de l’emprise sur nos vies. Elle nous
fait croire que les conditions de départ seraient égales et que, en palabrant, le
bon sens devrait nous amener à trouver des solutions équitables. Elle évite de
s’attaquer à la racine des problèmes. Tout -ou presque- peut être dit, certes.
3Mais à une condition : que ces idées ne prennent pas corps !... »
Et l’orateur de poursuivre sur sa lancée. Avant de conclure...
« Voilà ce que j’avais à vous dire. Bien sûr, j’ai bien conscience qu’il ne
s’agit pas d’un raisonnement abouti. Juste de pistes de réfexion... »
transforMer le systèMe pour « vraiment vivre »
« Moi, je voudrais vous lire un texte que j’ai préparé pour l’occasion, embraye
un troisième intervenant. Le voici... »
Et l’individu de révéler le fruit de ses pensées...
« De la Tunisie à l’Egypte, de la Syrie au Yémen, de l’Afrique à l’Europe,
de la Grèce à l’Espagne, en passant par l’Islande, la France et tant d’autres
encore, un mouvement est né. Par divers chemins, nous faisons le constat
accablant d’un système en déliquescence, dont l’essence n’est autre que de
prôner l’individu comme fn. Les politiques nous abusent. Partout s’exprime
sous diverses formes le conformisme et la passion pour le divertissement, fuite
2 Prénomd’emprunt dontnousnousservironsci-aprèspourqualifierl’indignémoyen,
enréférenceaupersonnageprincipalduroman«Unejournéed’IvanDenissovitch»
d’AlexandreSoljenitsyne.
3 Lespropos rapportésicirésumentenfaituntextepluscomplet:« Pour moi, le problème
de la démocratie ne réside pas dans son application, mais bien dans ses fondements. Une
des raisons pour lesquelles elle se maintient si bien, c’est qu’elle nous donne l’illusion
d’être impliqués dans le politique et d’avoir de l’emprise sur nos vies via un certain
nombre de choix qui peuvent être posés: entre plusieurs candidats électoraux, entre
différents amendements, entre plusieurs marchandises, entre divers types d’études ou
d’emplois...La démocratie permet aussi de pacifier les conflits d’intérêts. Elle nous fait
croire que les conditions de départ seraient égales et que, en palabrant, le bon sens
devrait nous amener à trouver des solutions équitables. Elle parvient plus ou moins bien
à gommer des rapports de domination entre ceux qui possèdent -la puissance, l’argent,
l’outil de production et tout autre privilège reconnus socialement- et ceux qu’ils visent à
déposséder pour asseoir leur pouvoir. L’ennui, c’est qu’en gommant, la démocratie évite
de s’attaquer à la racine des problèmes. Qu’elle est une manière de gouverner où tout
-ou presque- peut être dit. Mais à une condition : que ces idées ne prennent pas corps !... »
4effrénée dans la consommation passant d’une jouissance à l’autr