ENTRETIEN AVEC ÉLISABETH DE FONTENAY Michèle Cohen-Halimi et Gérald Sfez : Élisabeth de Fontenay, nous avons été nombreux à être marqués par la vigueur de ton et la rigueur avec laquelle, dans l'estime et le courage de penser, vous avez adressé vos «Questions à Jean-François Lyotard», au philosophe, par-delà sa mort, et à la communauté philosophique dans son ensemble. C'est pourquoi nous avons pensé que c'était à notre tour de vous poser des questions sur vos questions, et, par là, si vous le voulez bien, de poursuivre avec vous l'interroga- tion. Questions donc à Élisabeth de Fontenay : Dans votre ouvrage et c'est une des forces de votre livre – vous critiquez la façon dont la confrérie des philosophes français, et Lyotard est ici un exemple et un symptôme, feraient fi de l'histoire (p. 94 ; p. 127-128 ; p. 133 ; p. 177), de l'importance des références, et ne se soucieraient guère du progrès des recherches historiennes sur les vérités de fait, dans leur différence de registre d'avec les vérités d'idée. Vous exprimez même un «À quoi bon continuer en philosophie?», un certain désabusement (p. 128) à l'égard de la pratique philosophique tout entière en raison de ce comportement. Nous sommes plusieurs à parta- ger votre sentiment.
- historien
- éventuelles prétentions herméneutiques au sujet de l'extermi- nation des juifs
- ordre de yahweh
- motivation philosophique
- dimension du sacrifice d'abraham dans la pensée
- rhétorisation du discours historique
- juif