SESSION 2016 PHILOSOPHIE Série ES Durée de l¶épreuve : 4 heures Coefficient : 4 Le candidat traitera, au choix, l¶un des trois sujets suivants. L¶usage des calculatrices est interdit.
SESSION 2016 PHILOSOPHIE Série ESDurée de l’épreuve : 4 heures Coefficient : 4 Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants. L’usage des calculatrices est interdit. Ce sujet comporte deux pages.Sujet 1 : Suisje l’esclave de mes désirs ? Sujet 2 : Une société juste peutelle accepter des inégalités ? Sujet 3 : Expliquez le texte suivant : Un credo1religieux diffère d’une théorie scientifique en ce qu’il prétend exprimer la vérité éternelle et absolument certaine, tandis que la science garde un caractère provisoire : elle s’attend à ce que des modifications de ses théories actuelles deviennent tôt ou tard nécessaires, et se rend compte que sa méthode est logiquement incapable d’arriver à une démonstration complète et définitive. Mais dans une science évoluée, les changements nécessaires ne servent généralement qu’à obtenir une exactitude légèrement plus grande ; les vieilles théories restent utilisables quand il s’agit d’approximations grossières, mais ne suffisent plus quand une observation plus minutieuse devient possible. En outre, les inventions
techniques issues des vieilles théories continuent à témoigner que cellesci possédaient un certain degré de vérité pratique, si l’on peut dire. La science nous incite donc à abandonner la recherche de la vérité absolue, et à y substituer ce qu’on peut appeler la vérité « technique », qui est le propre de toute théorie permettant de faire des inventions ou de prévoir l’avenir. La vérité « technique » est une affaire de degré : une théorie est d’autant plus vraie qu’elle donne naissance à un plus grand nombre d’inventions utiles et de prévisions exactes. La « connaissance » cesse d’être un miroir mental de l’univers, pour devenir un simple instrument à manipuler la matière. Mais ces implications de la méthode scientifique n’apparaissent pas aux pionniers de la science : ceuxci, tout en utilisant une méthode nouvelle pour rechercher la vérité, continuaient à se faire de la vérité ellemême une idée aussi absolue que leurs adversaires théologiens2. Russel, Science et religion, 1935