J’ai eu la surprise de découvrir, vendredi 19 juin, que mon texte « Le Tigre bleu de l’Euphrate » avait été donné comme sujet du bac français pour les élèves de 1S et ES. Dans ce texte, Alexandre Le Grand parle à la mort et raconte une dernière fois sa vie. Il évoque notamment la rencontre qu’il a faite avec un animal imaginaire et mythologique : le tigre bleu. Dans ces terres de Mésopotamie où coulent deux fleuves, le Tigre et l’Euphrate, le félin et le fleuve ont le même nom, oui. La poésie invite, à travers des jeux d’échos, des métaphores, des associations d’idées, à développer l’imaginaire et l’émotion.
Après quatre heures d’épreuve et des semaines de révision, les bacheliers se sont angoissés et défoulés sur les réseaux sociaux. Je comprends cela très bien. J’ai été par contre plus surpris de voir que, dans les jours qui ont suivi, bons nombres de sites médias annonçaient de façon tranchée et définitive que le mot « tigre » désignait le fleuve et non le félin. Cela a ajouté du bruit au bruit, et fait monter le sentiment de déception chez les jeunes gens. C’est dommage. D’autant plus que c’est inexact. Il n’y a, pour s’en convaincre, qu’à aller vérifier dans le texte intégral…
Je suis persuadé que c’est une très belle chose que des textes contemporains soient donnés au bac. C’est une manière pour le pays, à travers l’Education Nationale, de saluer la voix vivante de ses écrivains et je m’en réjouis profondément.